Le Gouvernement doit à nouveau proposer une Loi de finances rectificative pour y inscrire les ressources supplémentaires à allouer à la Jirama et à l’enveloppe de la masse salariale. L’examen du dossier malgache par le Conseil d’administration du FMI est à ce prix.
Comme les deux dernières fois, les discussions du gouvernement avec le Fonds monétaire internationale (FMI) doivent encore se poursuivre à Washington. La mission du FMI conduite par Marshall Mills au titre de la troisième revue du programme de Facilité élargie de crédit (FEC) s’est terminée ce jeudi avec quelques questions. A la réunion de printemps prévu en avril à Wshington, les autorités doivent soumettre des propositions sur les moyens de financer les subventions supplémentaires sollicitées pour la Jirama et sur les ressources à injecter à l’enveloppe de la masse salariale. Elles devraient également faire part au Fonds de l’avancée des négociations avec les distributeurs de produits pétroliers de manière à ce que les engagements de l’Etat soient éliminés d’ici à la fin de l’année.
Pour l’instant, le montant final des besoins supplémentaires de transferts de la Jirama n’a pas encore été définitivement arrêté. Le communiqué du FMI indique juste que ceux-ci « devraient dépasser les montants inscrits au budget de cette année ». Les ressources nécessaires au renflouement de l’enveloppe de la masse salariale et de la caisse de retraite des agents de l’Etat ne sont pas non plus déterminées. « Nous sommes en train de faire les calculs », a juste annoncé la ministre des Finances et du budget, Vonintsalama Andriambololona.
L’enveloppe prévue pour la masse salariale a déjà augmenté de 15% dans la loi de finances initiale de 2018 pour corriger les « erreurs de prévision », mais celle-ci semble encore insuffisante. « Les besoins pour la masse salariale et les retraites des agents de l’Etat sont plus élevés que prévu », signale le FMI dans son communiqué. Les compensations prévues à travers la hausse des taxes sur les produits pétroliers ne couvriront donc pas les ressources publiques supplémentaires exigées. D’où la nécessité d’une Loi rectificative des finances. « Quand les calculs seront faits, il faut trouver les ressources et faire adopter une Loi de finances rectificatives », a-t-elle ajouté.
Outre les questions relatives aux subventions de la Jirama et à la hausse de la masse salariale, les autorités doivent aussi soumettre au FMI des propositions sur les moyens « d’ajuster progressivement les prix à la pompe pour les aligner sur les prix mondiaux avec l’objectif d’éliminer les engagements de l’Etat envers les pétroliers d’ici à la fin de l’année ». Afin de réduire la hausse des prix à la pompe, le Gouvernement a mis en place un système de lissage qui lui permettait de contrôler les variations brusques des prix. Les risques étaient pourtant que les prix affichés s’éloignent des prix internationaux, accumulant ainsi les engagements de l’Etat envers les distributeurs. Des négociations sont en cours et le gouvernement espère aboutir à des résultats positifs de manière à réduire ses engagements. « Nous espérons que les discussions seront terminées dans deux à trois mois », escompte le gouverneur de la Banque centrale, Alain Rasolofondraibe.
Dans ses recommandations, le FMI a, une fois de plus, rappelé la nécessité « d’adopter les lois sur le recouvrement d’avoirs illicites et la lutte contre le blanchiment de capitaux qui ont été soumises au Parlement, pour combattre la corruption et maintenir de bonnes relations bancaires à l’échelle internationale ».